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Messages

Au nom d'un certain fanatisme

La suppression de la chanson “Mèsi” de Wendy “Wendyyy” Duvert des plateformes streaming, quelques jours après la sortie de son album intitulé “Trois” le 21 janvier, a défrayé la chronique. Tout cela provient du fait que le rappeur n’a pas demandé aux ayants droits la permission d'échantillonner la voix de Yole et de son défunt mari Ansy Dérose sur ce morceau.  Dans un premier temps, l’entourage de l'artiste a laissé croire que le rappeur avait fait une demande formelle par e-mail aux côtés des ayants droits mais n'a pas eu de réponse. Ce qui a suscité la colère de ses fans qui ont dénoncé une opération de boycottage. Mais il paraît que tout cela était faux. Dans une note rendue publique le dimanche 11 février, B.E Relations Publishing (BERP), éditeur de Yole Dérose et de son défunt mari Ansy Dérose depuis mars 2023, a rétabli les faits.  “Nous n'avons jamais reçu de demande de M. Duvert pour échantillonner la chanson "Merci" de M. et Mme Dérose” pe
Messages récents

Docteur, arrachez-moi les yeux

Docteur, je suis malade. Il y a longtemps que j'ai voulu vous voir à ce sujet. Ce n'est point dans ma nature de me vider aux gens, alors de grâce soyez indulgent à mon égard. Car ce que je vais vous dire tient lieu de confession. Docteur, je crois que mes yeux sont à arracher! Ces deux-là qui m'ont permis de voir de si grandes merveilles. Oui, ces deux petites passerelles de lumière qui me décrivent le jour. A cause d'eux, j'ai bien des soucis. De drôles de goûts sont entrés en moi par eux, ils ont pavé ma mémoire d'images qui m'attrapent à chaque fois autant qu'elles sont prises en moi. Il est vrai que mes yeux ont été témoins de maints ciels embrasés de flammes roses au tomber du soir, d'une lune parfaite dans le bleu serein ou d'une magnifique toile. Ils m'ont aussi permis d'admirer chaque courbe de la superbe charpente d'une femme, chaque ligne, chaque éclair heureux qui zigzague pour un corps féminin. Et depuis, je suis f

À un mètre cinquante

À un mètre cinquante Tout est remis à demain  Les rues se vident Un ennemi invisible nous guette Et... Les bars pleurent nos étreintes  Soyons hors la loi Mon amour Souffre que je t’écris ce poème  Au rythme d’un cœur Qui risque d’être testé positif  Je revendique mon confinement  Dans la musicalité de ton entre-cuisse Je t’aime à un mètre cinquante  Sans gants  Ni « hand sanitizer » Je t’aime sans N95 Mais à combien de pas  Meurt-on d’une envie de s’embrasser Joubert Joseph Delmas, 9 avril 2020

J'ai envie d'écrire

Je prends ma plume sans savoir ce que je vais écrire. Si c'est un poème, une lettre ou une nouvelle. Ces derniers temps l'écriture ne suffit plus pour étancher ma soif. Ma soif d'être pleinement moi-même. Ma soif de dire mon mal. Il pleut dehors. J'ai froid. Je pense à ma relecture de ce chef d'œuvre de Jacques Stephen Alexis. Il y a ma guitare debout dans la pièce, droite comme un guerrier. Pas d'électricité. Putain de pays. J'ai du mal à dormir. Et par moment je pense à toutes les femmes que j'adore. J'ai envie d'écrire pour dire que je ne suis plus moi-même. Pour dire que je ne me possède plus. Mais c'est plus facile de procrastiner. Même l'heure nationale vient d'être modifiée. Chaque minute est à présent une éternité. 17h et demie et il fait déjà noir. J'ai envie d'écrire. Écrire pour apaiser ma douleur. Écrire pour tenter de faire pousser des fleurs dans les quatre murailles qui me retiennent prisonnier. J

Ruminations autour du poème de Joubert Joseph : Léa ou La beauté en mille morceaux

La quête de l'amour semble faire l'unanimité dans toutes les destinées. Ce n'est apparemment pas une priorité dans les activités humaines, mais c'est une obsession qui trône dans l'aspiration au bonheur, qu'elle  s'exprime à travers le désir insatiable du libertin sans Dieu ni maître , ou dans la méditation du mystique pour qui l'Amour est la définition même du Divin. Plus communément, une multitude de couples se cherchent  et se trouvent , de façon durable ou passagère, et les ambitions sont le plus souvent au service de nos fantasmes. Cette hiérarchie parfois s'inverse lorsque le choc des égos tend à faire penser que l'amour animal est juste une illusion programmée par quelque nature bénéfique ou maléfique pour perpétuer l'espèce. Pour notre espèce humaine épouvantée par intermittence par sa cruelle sauvagerie , le poète apparaît quelquefois comme un guide et un arbitre  de cette quête d'amour. Il nous est intolérable de penser que le

Léa ou la beauté en mille morceaux de Joubert Joseph : ce qu'il faut en retenir

Je réfléchissais sur la nécessité de redéfinir notre rapport à la poésie quand j’ai reçu la plaquette poétique de Joubert. Un moment où je pensais que je devrais dire quelque chose sur notre vision de la poésie. De dire qu’il faut modifier notre façon d’aborder la poésie. De changer notre itinéraire, car on se perd quand il faut parler au nom de cette chose qu’on croit trop bien comprendre jusqu’à ne plus savoir quoi dire et devenir ridicule. Que ce livre nous serve de guide, de prétexte peut-être, pour notre proposition de re-lecture. Une lecture entre les lignes de Léa où la beauté foisonne. Qu’on la recueille en mille morceaux. Le titre fait parfois problème chez certains auteurs. On dit qu’il faut d’abord trouver un bon titre. Dany Laferrière se tracassait souvent pour dénicher un titre qui serait « vendable ». D’autres écrivains attendent un bon titre avant de commencer à écrire les premiers mots qui sont souvent mauvais. On peut être un bon auteur avec un mauvais titre et souve

Lettre ouverte à Joseph Zenny, un artiste que j'adore

Monsieur Joseph Zenny, Vous avez fait une publication sur twitter en septembre 2017, je ne sais si c'était une blague, dont la teneur porte à croire que ce sont les «malere» qui ne cessent de «grennen» des «ti vòlè» qui sont les principaux responsables de la misère de ce pays dont 5% de gens possèdent presque toutes les richesses. «Matirite, se lè ou konnen ou se malere ou pa ka fè 5 pitit, ou pral lage 5 ti vòlè nan lari a apre pou w pale peyi a mal #MatiriteSeTepeKòkOu» telle a été votre publication sur twitter. Quelle mauvaise blague, hein ! Blague, si c'en était une. Monsieur Zenny, vous ne me connaissez pas, Joubert Joseph, ce nom ne doit rien vous dire. Mais, compte tenu de mon admiration pour vous, je trouve qu'il est nécessaire voire obligatoire de vous écrire. Je ne vais pas vous parler de certaines de vos chansons qui ont bercé mon enfance, non loin de-là. Je pense qu'il est nécessaire de parler d'autres choses. Laissez-moi vous dire que mon père et ma