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Messages

Affichage des messages du avril, 2020

Docteur, arrachez-moi les yeux

Docteur, je suis malade. Il y a longtemps que j'ai voulu vous voir à ce sujet. Ce n'est point dans ma nature de me vider aux gens, alors de grâce soyez indulgent à mon égard. Car ce que je vais vous dire tient lieu de confession. Docteur, je crois que mes yeux sont à arracher! Ces deux-là qui m'ont permis de voir de si grandes merveilles. Oui, ces deux petites passerelles de lumière qui me décrivent le jour. A cause d'eux, j'ai bien des soucis. De drôles de goûts sont entrés en moi par eux, ils ont pavé ma mémoire d'images qui m'attrapent à chaque fois autant qu'elles sont prises en moi. Il est vrai que mes yeux ont été témoins de maints ciels embrasés de flammes roses au tomber du soir, d'une lune parfaite dans le bleu serein ou d'une magnifique toile. Ils m'ont aussi permis d'admirer chaque courbe de la superbe charpente d'une femme, chaque ligne, chaque éclair heureux qui zigzague pour un corps féminin. Et depuis, je suis f

À un mètre cinquante

À un mètre cinquante Tout est remis à demain  Les rues se vident Un ennemi invisible nous guette Et... Les bars pleurent nos étreintes  Soyons hors la loi Mon amour Souffre que je t’écris ce poème  Au rythme d’un cœur Qui risque d’être testé positif  Je revendique mon confinement  Dans la musicalité de ton entre-cuisse Je t’aime à un mètre cinquante  Sans gants  Ni « hand sanitizer » Je t’aime sans N95 Mais à combien de pas  Meurt-on d’une envie de s’embrasser Joubert Joseph Delmas, 9 avril 2020