Qui n'a pas connu ce sentiment d'admiration irréfrénable, éprouvé à la
découverte d'un nouveau talent? Qui ne s'est jamais extasié devant le texte
d'un inconnu? Tout porte à croire que ‹‹La Patrie›› d'Etzer Vilaire cache un
peu partout des génies que les circonstances présentent au monde, un beau jour.
René Philoctète, Anthony Phelphs, Frankétienne, Gary Victor et tant d'autres
prouvent qu'Haïti a toujours été une terre riche, un petit coin où le soleil
littéraire brille même la nuit. Et déjà une jeunesse pétulante avec un Jean
d'Amérique, un Blédens Dutreuil, une Bétiane Pierre, une Jessica Nazaire permet
à sa génération de se targuer d'immortalité. Joubert Joseph fait partie de
cette jeunesse mais combien talentueuse génération de poètes et écrivains qui écrivent
déjà leurs pages dans l'histoire.
C'est à Port-Margot que le poète vit le jour, le 29 avril 1997. Après les classes primaires à l'école congréganiste Saint-Joseph, il fit ses études secondaires à différents établissements de la ville. Alors qu'il était encore en 9èmeAF, son coeur est tombé dans le piège de la poésie. Avec l'éminent poète Iléus Papillon à ses côtés, Joubert a attisé le feu avec les textes qu'il accouchait. Lors de l'inauguration de la Bibliothèque Dominique Batraville de Port-Margot, et grâce à Iléus Papillon il a déclamé pour la première fois en présence de Dominique Brataville, Iléus Papillon, Kily Charlot et d'autres écrivains. À cette occasion, il a aussi interprété avec sa guitare la chanson ‹‹Ayiti›› de Mikaben.
On comprend vite que Joubert conjugue aisément musicien et poète, comme s'il fallait faire cohabiter la poésie et la musique, puisque guitariste depuis l'âge de treize ans par l'initiation d'un ami, Dorival Sony. En novembre 2016, il sort son premier tube titré "Di mwen ki lè". Texte écrit et chanté par le poète lui-même où il est question d'infidélité et de pardon.
À Port-Margot, Joubert Joseph n'est pas un inconnu du public. Maintes fois, on le voit invité à des programmes comme poète et diseur qu'il anime également. Et pendant un certain temps, il a co-animé avec Iléus Papillon l'émission ‹‹Place aux Jeunes›› sur les ondes de la radio Fantastic.
Virtuose de mots et de figures de style, cet infatigable ouvrier de la plume jongle avec les mots tant bien en Créole qu'en Français. Il a traduit des textes de grands poètes en Créole, comme ‹‹Qui donc ira jeter des fleurs›› de René Philoctète. Et pour son plus grand bonheur, il verra certains de ses textes traduits en anglais par le poète anglais Norton Hodges et d'autres adaptés en musique par le poète-chanteur français Dominique Oriata Tron. Son premier recueil "15 poèmes pour un million d'étreintes", écrit en classe de Rhéto et paru chez À Toi éditions en décembre 2016, charme comme un beau bouquet où la poésie hypnotise, où la sexualité enivrante et vivante est à couper le souffle. Pour le moment, il travaille sur deux autres ouvrages dont l'un sera bientôt publié.
Outre ses activités d'écrivain, Joubert suit des cours de communication et s'exerce à travers des articles publiés par différents magazines en ligne comme Controverse.
Joubert Joseph est un poète qui maîtrise l'art d'exciter l'appétit littéraire et dégager les sentiments par tous les détours que peut offrir la langue des poètes. C'est le genre d'auteur qui force à boire jusqu'à l'ivresse le miel de ses mots. Sa poésie, surtout trempée de féminité, où les figures de style sont légion pénètre le cœur et résonne dans la tête. Il est indéniable que ce jeune gorgé de talent tient déjà sa place aux côtés de nos plus belles têtes dans le panthéon littéraire haïtien. Ce n'est qu'une question de temps!
© Witensky LAUVINCE Le Scribe, écrivain.
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