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Qui pourra nous épargner cette descente vers la bêtise ?

La nouvelle vient de tomber, Sweet Micky, la bande à Michel Martelly, ne participera pas au Carnaval des Gonaïves. À l'initiative d'une organisation dénommée «Les indépendants», de concert avec la mairie, le comité organisateur du Carnaval de la Cité de l'indépendance en a écarté Sweet Micky. Entre temps, des citoyens regroupés de la commune de Jacmel telle l'organisation «Fanm Deside» se mettent à entreprendre la même démarche, celle de donner carton rouge à ce groupe dont le principal chanteur est réputé pour ses obscénités.

Michel Martelly, plus connu sous le sobriquet de «Sweet Micky», le nom de sa bande, a été élu en 2011 président d'Haïti, première république noire du monde, avec l'aide de la communauté internationale, du secteur protestant et des organisations de la société civile. Ce qui a été un assassinat contre l'intelligence et la pensée critique en Haïti, vu son incompétence politique et sa grossièreté sans pareille. Sweet Micky a commencé son mandat, tout en profitant de l'instrumentalisation de la justice, avec l'arrestation d'un député en fonction. Violation flagrante de la constitution. Il a continué à montrer son incompétence en cuipant en plein visage d'un journaliste dont la seule erreur aura été de poser des questions pour solliciter des réponses. Michel Martelly a en horreur tous ceux et toutes celles qui savent lire et qui ont des diplômes. D'ailleurs, il n'hésite pas de l'avouer, au micro, dans ses performances les unes plus grossières que les autres.

En novembre 2014, il a été humilié en France, à TV 5 Monde, par trois journalistes français qui lui posaient des questions qu'il ignore sur l'actualité comme sur l'affaire de Blaise Compaoré en Afrique et d'autres questions sur la situation politique en Haïti. Les journalistes l'ont mis dans ses petits souliers, il a vainement essayé de s'en sortir avec des absurdités. On dirait un enfant coincé par des parents sévères. Jusqu'à date, il n'a pas encore dit quoi que ce soit à l'encontre d'un journaliste étranger. Mais, il considère certains journalistes haïtiens qui ne font qu'analyser l'actualité politique comme ses véritables ennemis. Après avoir sorti deux méringues carnavalesques à propos grivois à l'encontre des journalistes politiques Liliane Pierre Paul et Jean Monard Metelus, il continue sur la même lancée et avoue qu'il est en train de mener une bataille contre ces gens qui, selon lui, se cachent derrière le bluff et l'hypocrisie pour lui faire la morale.

Sous les éclats de rire de l'actuel président haïtien Jovenel Moïse, Sweet Micky a tenu des propos dégradants, contre les deux journalistes politiques susmentionnés, au Carnaval des Cayes. Sa performance le 6 janvier dernier à Henfrasa dans le cadre de Ayiti Mizik Festival est sans doute la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Dans ce spectacle de la honte, il s'en est pris à la Radio Télévision Caraïbes et menace de coucher avec la mère, le père, l'oncle, le fils… de tous ceux et toutes celles qui ne l'aiment pas, sous les applaudissements du public, parfois qu'il invite à répéter après lui. Ce qui lui a permis d'obtenir un carton rouge pour le carnaval de la Cité de l'indépendance. Les organisations de droits humains «Fanm deside» et «Resedh» disent ne pas vouloir de Sweet Micky au carnaval de Jacmel. Une nouvelle qui n'a pas fait l'unanimité. L'ex sénateur Edo Zenny, ami fidèle de l'ancien président-nudiste est vite monté au créneau, sans ménager son langage, et a qualifié cette démarche d'hypocrite. «La bêtise insiste toujours» disait Albert Camus. «L'association groupe masqué» de Jacmel dans une note de presse, tout en s'inscrivant dans une démarche individualiste, dénonce le fait de vouloir évincer Sweet Micky du dit carnaval et menace de ne pas y participer si toutes fois ce serait fait, parce que, selon les signataires, c'est Michel Martelly qui avait augmenté le montant du carnaval de Jacmel. On peut vite comprendre que la faim est chronique en Haïti.

Selon Hans-Berry Jacques, licencié en Droit, «ce que fait Michel Martelly au carnaval ou sur toute autre scène n'est pas simplement que dire des propos malsains. Ce n'est pas qu'une question de moralité. Ce qu'il est en train de faire est illégal et cela s'appelle «Injures graves et publiques.» L'article 320 du code pénal a parlé de «injures ou propos outrageants» et il a condamné ça.» a-t-il écrit sur sa page Facebook. «Malheureusement, je vois certains mettre la question sur le terrain de la moralité pour comparer et relativiser.» regrette-t-il.

Beaucoup croient que les agissements de Sweet Micky sont purement et simplement des actes politiques. Selon eux, il est en train de faire campagne pour les prochaines élections présidentielles. Là, on est en droit de se demander est-ce qu'il ne sera pas le prochain président d'Haïti, si on prend en compte des personnes influentes comme des artistes qui passent leur temps au Palais National à manger, boire et rigoler avec l'actuel président sous prétexte qu'ils sont en train de planifier des choses favorables au développement du pays. Ces derniers, dont certains d'entre eux veulent parfois se faire passer pour défenseurs du peuple, ne pourront critiquer ni les dérives ni la mauvaise gestion du pouvoir en place puisqu'on ne parle pas avec la bouche pleine et ils seront obligés d'endosser la canditature de Sweet Micky puisqu'on ne peut non plus couper une main qui nous donne à manger.

Avec le financement des partis politiques qui vient de diviser l'opposition et tuer le mouvement de protestations contre le budget 2017-2018 qualifié de criminel par toutes les forces vives de la nation, on est en droit de se demander qui pourra faire échec à Michel Martelly aux prochaines élections présidentielles ? Qui pourra nous épargner cette descente vers la bêtise ?

Joubert Joseph

Crédit Photo : Le Nouvelliste.

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