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Le coup raté d'un gentleman

Il est 16h 30. Mon cousin et moi, nous habitons un quartier grouillant de monde. Ça fait déjà un mois depuis que je me suis installé à Port-au-Prince, cette ville qui n'a jamais cessé de hanter mes rêves. Je suis venu pour les vacances. Obligé de laisser la campagne, malgré moi, de laisser cette donzelle avec laquelle j'ai à peine entamé une relation amoureuse.

Je séjourne chez ma tante. Depuis mon arrivée mon cousin ne cesse de me parler d'un tas de filles du quartier, d'un bordel qui se situe à quelques mètres de la maison, de cette petite fille qui a une admiration particulière pour les hommes minces. Mille et une choses se bousculent dans ma tête. Il y a les femmes de Port-au-Prince auxquelles je veux goûter, par simple envie de les entendre crier mon nom à tout bout de champ tel un chien ayant mal aux dents. Parce que, venant de Cap-Haïtien je suis tombé amoureux de leur ‹‹Pale O o››. Il y a un tas d'activités auxquelles je veux prendre part et sans oublier les rues que je veux connaître par cœur.

Je propose à mon cousin d'aller faire un tour au bordel qui se trouve tout près de nous. Il me demande si je suis fou de lui faire une telle proposition. Il croit que  je plaisante, pourtant je suis bel et bien sérieux. Après s'être rendu compte que je ne plaisante pas, il a donné son accord.

Il est 17h, on commence à s'habiller. On planifie déjà ce qu'on va dire à ma tante, qui est très sévère. D'ailleurs, cette dame, c'est une servante du bon Dieu qui ne tolère pas le vagabondage. Quand on finit de s'habiller on lui dit qu'on va chez le coiffeur. Elle se met d'accord avec la seule condition qu'on retourne à la maison dès qu'on finit.

On met le cap pour le bordel et on imagine déjà comment la scène va se dérouler. Mon cousin bien qu'il soit un bon coq, bien qu'il ait baisé presque toutes les fines fleurs du quartier est timide quand il est question de putes. On est tirés à quatre épingles et nous voici arrivés à la porte du bordel. Mon cousin lance des regards furtifs. Il me dit qu'on doit se dépêcher parce qu'on doit éviter de se faire voir par les fidèles qui risqueraient d'aller tout raconter à la maison.

Je pénètre dans la petite salle regorgée de lumière de mille couleurs et je demande à la caissière pour les filles. Elle les appelle d'une voix déchirée. Mon cousin et moi, nos cœurs battent tellement fort qu'on peut les entendre à plusieurs milliers de kilomètres. Il me conseille de choisir une fille aussi mince que moi afin de la mieux chevaucher. Mais je ne peux pas résister face à l'élégance de cette pute aux cheveux crépus, aux fesses tellement bien arrondies, on dirait  d'immenses ballons de football, aux lèvres pulpeuses, avec les seins en offrande crevant son putain de soutien-gorge. Oh que j'adore les seins! Je ne pensais pas qu'une pute, qu'une sale pute pouvait me séduire à un tel point de me faire bander dès le premier regard. Ce jour, je suis comme tombé amoureux. Puis brusquement vient l'urgence d'apaiser ce désir avide. C'est le temps de commencer le match. Je la regarde d'un air frustré puisque je n'ai que cent gourdes en poche et c'est pas suffisant pour me donner tout le bonheur que je souhaiterais. Mais je fais quand même la partie. Elle est comme une toupie. Elle maîtrise tellement ce métier, on dirait qu'elle en a un doctorat. Après ce petit moment de bonheur, je sors attendant mon cousin dehors. Pendant que ma tante m'appelle pour me demander qu'est ce qui occasionne ce retard, il est encore dans le lit crasseux de la travailleuse de sexe essayant toutes les manœuvres du monde pour voir s'il peut bander afin de pénétrer le foutu vagin de cette fille de la vingtaine. Ses cent gourdes, c'est comme un argent jeté à la rivière. Je ne pensais pas qu'un gentleman, qu'un homme à femmes comme mon cousin, pouvait donner une telle prestation dans un bordel.

Joubert Joseph

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