Depuis belle lurette, il y a la culture de la corruption en Haïti, le prouve un vieil adage de notre langue maternelle «Vole Leta pa vole» (Voler l’État n’est pas voler) qui encourage les fonctionnaires d’État à piller et à faire tout ce qui a rapport à la corruption sans aucune peur d’être jugés.
«Selon nos informations, l’ancien président français Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue, mardi 20 mars, dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre, où il était convoqué dans le cadre de l’enquête sur le possible financement par la Libye de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.» peut-on lire dans un journal français.
Qui aurait le courage et la décence d’interpeller un ex président haïtien jusqu'à le placer en garde à vue pour des raisons de corruption ? Il y aurait tant de bruits dans les médias. Puisque monsieur était proche de nous, il avait l’habitude de «grese» nos mains. Nous allions organiser des sit-in, conférence de presse sur conférence de presse, monter au créneau, dénoncer une forme de persécution politique, organiser des manifestations de rue, jouer sur la faiblesse des institutions étatiques pour faire obstacle à la justice. Pour preuve, plus de 3,8 milliards de dollars américains des fonds alloués au programme Petro-Caribe ont été dilapidés, jusqu'à présent la justice se fait attendre.
Par ailleurs, certains sénateurs accusent le résultat de l’enquête de la commission «Éthique et Anti-corruption» du sénat d’arme politique. D’autres ignorent totalement les faits évoqués. Le peuple, véritable victime assoiffée de justice, attend la suite de l’affaire.
En outre, l’ex premier ministre Laurent Lamothe, épinglé dans le dit rapport, au lieu d’aller s’expliquer auprès de la justice, a fait une tournée médiatique pour apporter des démentis formels, tant de choses qu’on pouvait mettre dans une tragi-comédie. Mais, il y a une vérité incontestable dans tout cela : l’argent a été dilapidé. Des présumés coupables travaillant dans des institutions étatiques ne sont ni congédiés, ni mis en disponibilité pour faire la lumière sur la question. Ils se pavanent dans les couloirs du Palais National et dans les ministères…
La corruption va bon train dans ce pays. Certains élus n’ont aucune honte de dire haut et fort «Entèl te pi vòlè pase m.» Jovenel Moïse, actuel président de la République, qui avait déclaré la guerre à la corruption, s’érige aujourd’hui en véritable fossoyeur du rapport-Beauplan.
À rappeler que l’ex ministre Roosevelt Bellevue qui a été chassé de son poste pour une affaire de surfacturation de kits scolaires n’a pas été jugé. Le dossier est classé sans suite. À constater toutes ces maladresses des autorités, il importe de se demander à quand la vraie bataille contre la corruption en Haïti ?
Joubert Joseph
Crédit photo : Loop Haïti.
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