Jovenel Moïse, entre aliénation et colonisation mentale

Depuis son accession au pouvoir, Jovenel Moïse ne cesse de prouver qu'il n'est pas à sa place. Il continue de faire honte au pays avec ses prises de position dans les débats internationaux et se présente de jour en jour comme un «petit président aliéné et colonisé mentalement».

Jovenel Moïse, dans une interview accordée à un journaliste de Bloomberg, vient de donner raison au président américain Donald Trump qui avait, en janvier dernier, qualifié le Salvador, les pays de l'Afrique et Haïti de «pays de merde»[1]. Déclaration qui avait suscité un torrent d'indignations de la part de l'Afrique entièrement et d'autres pays du monde.

Après la déclaration raciste de Donald Trump, 54 pays africains avaient réclamé des excuses de la part du locataire de la maison blanche. Antonio Rodrigue, le Ministre haïtien des Affaires étrangères avait convoqué le vendredi 12 janvier dernier Robin Diallo la Chargée d’affaires de l’Ambassade des États-Unis en Haïti, pour s’entretenir avec la diplomate des déclarations alléguées du Président américain Donald Trump[2].

Par ailleurs, le gouvernement haïtien avait dénoncé, avec beaucoup de réserves, «des propos odieux» et «abjects». Pourtant le premier ministre haïtien Jack Guy Lafontant avait mis en doute la déclaration du président-raciste des États-Unis. Si ce dernier a fait une sortie ratée sur la déclaration humiliante de Donald Trump, Jovenel Moïse, pour sa part, lui a donné raison. On est en droit de se demander qu'est ce qui est à l'origine de cette incohérence au sein de l'administration Moïse-Lafontant ? Serait-ce de l'incompétence ou un grave déficit de caractère de la part de ces dirigeants se montrant incapables d'être indignés ?

Pendant des mois, le compte twitter de Jovenel Moïse a été le théâtre d'une comédie sans pareille. Dans ses publications les unes plus tapageuses que les autres, il avait exprimé sa préoccupation par rapport à la crise qui battait son plein en Espagne alors qu'il ne faisait qu'envenimer celle qui sévit en Haïti avec le vote du budget pour l'exercice fiscal 2017-2018.

Par la suite, il avait exprimé des mots de sympathie à des policiers français tués dans une fusillade alors qu'il n'avait pas encore pipé mot sur la mort de certains policiers haïtiens dont les familles revendiquent de bonnes funérailles et demandent de pouvoir jouir de leur chèque.

À l'Élysée avec Emmanuel Macron, en décembre dernier, c'est un Jovenel Moïse résistant mal face au public et qui a du mal à articuler ses mots dans une voix tremblotante. Il a adhéré aux propositions capricieuses du président français comme un enfant obéissant à son père ne faisant aucune preuve de capacité de réflexion tout en disant que le français est notre langue officielle alors que nous en avons deux.

À noter que Jovenel Moïse avait pris le contrepied, au nom d'Haïti, de l'indépendance de la Catalogne. Il est important de se demander comment Haïti, terre de liberté, a-t-elle pu avoir une telle position ? On devrait empêcher à Jovenel Moïse de prendre la parole au nom de la première république noire du monde. Un homme sans caractère, aliéné et colonisé mentalement ne devrait pas avoir la légitimité pour parler au nom d'un peuple ayant conquis sa liberté par les armes.

Joubert Joseph

[1] Pays de merde : Jovenel Moïse donne raison à Donald Trump, Le National.

[2] Propos de Trump, le chancelier Rodrigue convoque la diplomate américaine Diallo, Haïti Libre.

Crédit photo : Reuters